La Vie des Celtiques

Un orage se prépare ce soir là, les éclairs allument déjà les îles lointaines et la chaleur est trop étouffante. Le peuple celtique se met à l'abri, effrayé par l'idée que le ciel va leur tomber sur la tête une nouvelle fois, tandis que les fermiers se réjouissent déjà de l'eau offerte par les dieux pour la prochaine récolte qui s'annonce la meilleure depuis deux décennies.
Les premières gouttes frappent le sol aride et craquelé quand le général Yia sou vient s'abriter à la taverne des celtiques.
Sur le chemin il gardait en tête les 28 pillages effectués les cinq derniers jours, et le butin ainsi collecté pour le bonheur des celtiques. Il veut encore et toujours prouver sa puissance d'attaque et les forces dévastatrices de son armée pour acquérir la renommée de sa contrée.
Il s'assoit sur un grand tabouret, sur la gauche du comptoir de bronze, et salue le tavernier par la paume de la main droite.
"Bonsoir mon Général" lui dit le tavernier, habitué à le voir passer ces soirées à cet emplacement du comptoir. "Doit-on annoncer de bonnes nouvelles à notre peuple celtiques? Nos armées ont elles encore été éclectiques aujourd'hui?".
Le général ne répond jamais tout de suite aux questions, habitué aux nombreux espions sur les lieux de combat introduits dans l'armée, il cherche toujours une réponse pertinente, même s'il connaît très bien le tavernier.
"Nos troupes gagnent de l'expérience, et sont de mieux en mieux formées. Elles sont très rapides au combat, surprenant l'ennemi dans la plupart des attaques".
Le tavernier lui sert un gobelet de cervoise, connaissant l'habitude du général.
"Et quelles sont les prochaines cibles alors mon Général?"
Un nouveau silence se passe, le Général préférant toujours raconter les dernières batailles qu'expliquer celles à venir. Puis il ajoute :
"Tu vas être content : ce soir, les grandes personnalités du monde celtique vont venir dans ta taverne. J'espère que tu as assez de cervoise en réserve..."
Le tavernier s'arrête et le regarde, l'air surpris et satisfait.
"Alors mets beaucoup de cervoise au frais" lui conseille le général.
"Et en quel honneur ces grandes personnalités viennent à ma taverne ce soir" demande le tavernier
"Je leur ai donné rendez-vous. Nous avons quelques points à discuter ensemble. Le monde celtique a besoin de s'organiser..."

Je ne sais pas encore ce que le général veut arroser, mais je prends une pinte de cervoise pour arroser ma cinquième ile

Près d'une heure s'est déjà écoulée et aucun celtique ne s'est encore présenté. "c'est sans doute cet orage qui les retient" pense t il pour se rassurer qu'ils vont arriver.
Le tavernier lui ressert une quatrième cervoise alors que son verre n'est encore pas vide, et lui demande : "alors où sont vos partenaires? La cervoise est au frais, je ne veux pas la garder quelques jours au frais sinon elle perdra son goût si intense".
"Je pense qu'ils ont du s'arrêter à cause de cet orage" lui répond le général.
Puis en essuyant quelques verres, il ajoute : "Et de quoi allez vous parler durant cette soirée... si ce n'est pas trop indiscret?"
Le général laisse à nouveau un silence.
Même si le peuple celtique se doit d'être informé de la santé de la communauté, les informations données à un tavernier circuleront très vite, il préfère rester prudent sur ses paroles.
Puis il se retourne pour évaluer la distance des clients les plus proches, et répond:
"Nous allons recruter d'autres terres.... .... nous colonisons déjà, mais cela coûte très cher... .... et la force militaire n'est pas le meilleur moyen..." Il laisse encore un long silence.
"Nous allons développer de braves celtiques qui vont sillonner les contrées environnantes, et nous utiliseront la diplomatie. Et nous promettons de les aider pour le bien être de tous les celtiques"
"Ca fera plus de monde pour venir dans ma taverne, ça. C'est une bonne idée mon Général"
"Oui, pour toi, oui. Prends le comme ça" répond le général en souriant.
"Il y a sans doute besoin de troupes quelque part dans une de nos colonies. Il faut être informé pour évaluer, et agir. C'est de tout ça que l'on va parler ce soir."
Puis il se lève et part s'asseoir sur la plus grande table de la taverne, d'où l'on voit la mer par une fenêtre, d'où il verra bientôt son confrère arriver.

L'orage est maintenant en plein éclat, un homme entre dans la taverne, s'arrête et répand en quelques instants une mare d'eau sur le sol éraflé. La taverne déjà bien remplie à cette heure tardive se tourne vers lui.
Il se dirige vers Yia sou alors que les discussions reprennent.
"Bonsoir mon Général, je viens vous porter un message"
Le général, un peu surpris, ne sait pas à quoi s'attendre mais l'invite à s'asseoir, et lui sers un verre de cervoise dans la foulée.
"Qu'y a t il mon brave messager? Quelque chose de grave est arrivé dans notre contrée?"
"Non, rien de grave. Rien d'urgent." Et il boit un coup. Le messager est tout juste arrivé dans la ville, s'est empressé à cause de l'orage, mais il n'a pas l'air bouleversé.
"Alors est ce que tout va bien" demande le général. "Tu es surement ici pour quelque chose?"
"Oui" répond il. "Je viens de la part de notre chef Cusenier. Il y a déjà quelques temps de cela notre capitale et quelques colonies ont été pillées. L'armée n'était pas prête est mal formée aux remparts. Nous n'avons rien pu faire. Les ennemis ont pris tout ce qu'ils pouvaient, armes femmes et enfants, et ont détruits la plupart des habitations. Il a fallu tout reconstruire."
"Cette cité a-t-elle besoin d'aide aujourd'hui? D'un soutien de denrées?" demande le général.
"Non la cité s'est déjà reconstruite. Mais elle garde encore les marques de ces attaques. Même les citoyens et les fermiers sont prêts à se battre pour détruire les remparts de cette ville ennemie."
"Alors vous faudra-t-il de l'aide pour prendre votre revanche?"
"Je suis venu le demander" répond le messager. "Au moins pour porter un premier assaut, nous voudrions préparer une attaque rapide et efficace, et enfoncer la muraille du premier coup de belier, alors que les catapultes auront déjà semé la pagaille à l'intérieur de la ville. Nous allons recupérer ce que l'on nous a volé."
"Très bien, messager. Je vois que tu te sens très concerné par cette histoire. Ton travail est d'être messager, pas de prendre les armes."
Je sais, mais pour cette bataille, je m'équiperai de ce que je trouverai, et je serai sur le front"
"Je vais réfléchir à cette attaque" annonce le général. "Il nous faut le soutien de quelques villes, et l'ennemi ne pourra pas contrer cette puissance. Vous récupérerez alors ce qui vous appartient."
"Merci mon Général"
Puis le messager se lève, s'apprête à saluer le général, quand il ajoute : "Dis à ton chef que les troupes arriveront dans six jours, environ dans la mi journée. Qu'il prévoit un grand banquet pour nos soldats, et de quoi les faire dormir confortablement. Nous attaquerons aux premiers rayons de soleil du septième jour".
Le messager fait alors un signe de reconnaissance, enthousiasmé par cette attaque future, puis quitte la taverne et repart vers le port.

Voila voila l'orage est passé, ce rassemblement m'as l'air intéressant!

Etant sur l'île de Cusenier, ce serait un honneur de contribuer à cette revanche cruciale!

Mais alors que les premiers rayons du soleil viennent frapper les casques des épéistes, archers, et tireurs au cours de leur entrainement, un officier rejoint le général, surveillant le bon entretien de ses hommes.
"Mon général" crie déjà de loin l'officier
"Qu'y a t il, mon brave?" répond apaisement le général.
"Notre attaque n'est pas assez coordonnée. Selon notre plan, nous devions partir ce soir et naviguer cette nuit, arriver demain chez Cusenier, regrouper l'ensemble des troupes et communiquer notre plan d'attaque, pour agir le lendemain. Nous n'avons aucune nouvelle de notre correspondant Cusenier."
"Comment ça aucune nouvelle? les troupes s'entrainent 12 heures par jour. Regarde moi cette épéiste là, c'est une des meilleures recrues. Celui là il fera du mal sur le champ de bataille"
Mais l'officier ne parvient pas à trouver l'épéiste en question au milieu de la foule humaine en pleine action.
"Et nos messagers, qu'ont ils rapporté?" ajoute le général.
"Le premier messager est revenu sans réponse. Il n'avait qu'une mission d'information. Les autres ne sont pas revenus, nous ne savons rien sur la situation de cette ville. Par conséquent, nous ne pouvons pas envoyer de troupes. Je ne veux pas envoyer nos hommes là où l'on n'est pas sûr de les accueillir."
"Oui en effet, je vois le problème. Nos troupes sont capables de fonder des camps provisoires très rapidement, mais cela demande beaucoup de temps, de bois, et d'énergie de leur part. Et pour accueillir l'ensemble des troupes réunies, il nous faudrait une très grande surface de terre vierge, ce qui devient rare."
"doit-on préparer les navires de transport pour le fin de cet après-midi?"
Et il laisse un silence, par réflexion...
"Non, je crois qu'il faut t'écouter. Nous allons attendre des informations depuis la ville de Cusenier. Ensuite nous pourrons décider des troupes à envoyer."
"Très bien. Je vais l'annoncer aux troupes" déclare l'officier.
"Attends... ... N'arrêtes pas leur entraînement. Même si nous reportons l'attaque, nous n'arrêtons pas l'entraînement pour autant. Nous allons fortifier notre armée en développant de nouvelles machines, capable démolir des remparts à distance, nous allons développer des navires capables de jeter des pierres depuis la mer sur les terres à conquérir. Le temps que nous ne passons pas à se battre, nous l'utiliserons pour construire une armée plus efficace".

"Mon Général, ou sont parties nos troupes, nous avons des rapports qui affluent des autres villes disant qu'elles sont presque sans défense, et qu'elles ne résisteront à aucune attaque"
Le général comprend tout à fait la remarque de cet officier.
"Elles sont parties en renfort... .... là où on les a demandées. Une attaque est prévue à quelques iles de notre colonie Armenopoulou. Nous devons prévoir nos meilleures troupes."
"Armenopoulou est elle sous le feu ennemi?"
"Non, elle ne l'est pas, et nous remercions les Dieux."
"Mais pourquoi laisser nos villes sans protection alors?"
"Il reste quelques phalanges et archers dans chaque ville, tu ne les as pas vu car ils sont recroquevillés dans les remparts, mais ils surgiront au moindre assaut, n'en doute pas. En cas d'attaque, nous pouvons reformer des troupes rapidement."
"Quelle est cette attaque qui se prépare? Nous allons conquérir de nouvelles terres?"
"mmmh, oui et non, si tu veux. Mais pas vraiment..."
L'officier reste perplexe, il voudrait en savoir plus, mais le général semble vouloir garder le secret. Finalement, il lâche :
"Nos marchands nous ont rapportés que des troupes sont nécessaires pour une attaque simultanée sur plusieurs villes, un long blocus et si possible quelques pillages. Ils disent que l'économie de leur commerce est excellente avec les villes qui seront à l'attaque. C'est donc en guise de remerciements que nous les aiderons en envoyant des troupes à leurs côtés."
"Combien de villes vont être bloquées?"
"Suivant les informations du général qui m'a contacté pour cette attaque, il doit y avoir sept ou huit villes à bloquer. Elles font toutes parties du même peuple, mais sont de niveaux très différents. Ils auraient une revanche à prendre apparemment. Mais je n'ai pas eu le début de cette querelle. L'attaque est planifiée, et toutes les troupes attaquantes frapperont à l'entrée des différentes villes à la même heure. Ils veulent créer un effet de surprise avant tout, et mettre la panique en extrême."
"Puis il lève les yeux jusqu'au sommet de l'imposant hôtel de ville de la capitale Androupolis, et ajoute "nous ne savons quelles seront les conséquences de cette attaque..."

Les citoyens de la ville d'Armenopoulou restent anxieux et pas tranquilles, une atmosphère étrange s'est installée dans la ville. Phalanges, épéistes, archers et gyrocoptères sont les seuls qui semblent ne pas être détendus par ces futures attaques, alors que ce sont les plus concernés. La plupart jouent, les autres dorment.
La ville a repéré plusieurs espions qui venaient de la même île en un espace très court de temps, ils venaient s'informer de la garnison militaire présente dans la ville. Comme d'habitude, la chèvre leur a léché les pieds pour qu'ils parlent...